C’est pourtant une ville charmante,
une ville qui entend conserver un style rétro en l’accordant à l’architecture victorienne de ses «painted ladies»
qui ont survécu au tremblement de terre-incendie de 1906.
On la dit très européenne,
elle est encore très américaine.
Son souci d’accepter les risques de sa situation géographique d’une manière aussi coquette
est un clin d'oeil permanent à Digipat.
Il faut néanmoins partir
de cette ville qui séduit si bien les touristes.
dans leur moindre mouvement.
Laisser derrière soi les rêves de grandeur
les signes de reconnaissance des humains les uns envers les autres (Coit tower)
et voguer vers l’inconnu.
Cette nostalgie
favorise notre voyage vers ce bateau fantôme
dont les âmes des marins vibrent encore dans un sombre clapotis.
On en voit prostrées ici et là.
L’eau des douches communes ruisselle encore sur leurs corps figés.
... ces corps dématérialisés par le temps
que la lumière, inchangée, ressuscite aux côtés des gardiens.
On comprend les odeurs metalliques,
les odeurs partagées
et l’espoir infini
d’échapper à l’entassement
de décoller vers la lumière
de fuir le réfectoire infecte
dans lequel certains osent se reposer
près de cette cuisine où l’on enferme
un symbole de la liberté.
Ici on «tambouille»
on détourne l’usage d’armes en ustensiles banals!
Justement! dans les couloirs pend au dessus de nos têtes, non pas l’épée de Damoclès
mais la clef du bain de lumière.
On dit Alcatraz inviolable.
Ils en ont fait une légende
mais les conditions sont ici peut-être moins dures que dans les autres prisons même si tout semble mener nulle part.
On nous regarde de partout
sans jamais voir l’intérieur de nos âmes.
Le temps a balancé pour tout le monde
et vidé de vie l’USP Alcatraz
jusqu’aux miradors.
On protège désormais le vide!
Par la suite le rocher est devenu une zone de loisir, après avoir tout de même été le lieu de la revendication spectaculaire des amérindiens en 1969.
Je ressors de là vidé de couleurs...
comme encore guidé par la logique de l’incarcération,
encore tourmenté par la singularité de ce navire,
rassuré par la douce ville si proche.
Je ressors... euphorique,
car cette île a remis Digipat sur les rail. Cours Pat, cours!
Saisis l’instant où le soleil met en relief en rasant l’horizon
pour aller jusqu’au bout de tes voyages.
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